Paris Match| Publié le 24/03/2018 à 08h08
Elodie Declerck
On imagine la capitale libanaise trop éloignée pour y passer un week-end. On a tort. C’est une destination idéale pour un court séjour dans une ville à la cuisine généreuse et à la vie nocturne vibrionnante.
Jour 1: Paris à la montagne Au sud-est de la ville s’étend la région montagneuse du Chouf. A 900 mètres d’altitude, parmi les oliviers centenaires, se trouve Bouyouti, une maison d’hôtes d’exception « à la fraîche ». Essaimées sur le vaste domaine en terrasse, 12 maisonnettes indépendantes, une piscine, un restaurant de plein air et des allures de Toscane.
L’endroit, pionnier il y a dix ans et prisé depuis par la haute société beyrouthine qui vient ici s’extirper de la touffeur de la ville, a été créé par la décoratrice Roula Bazerji sur les terres familiales de son mari Rafic, laissées à l’abandon pendant la guerre. En chemin, arrêt conseillé au spectaculaire palais de Beiteddine, théâtre de l’un des plus importants festivals de musique du pays et résidence d’été des présidents de la République libanaise. A quelques kilomètres, Deir-el-Kamar, pittoresque village fortifié où cohabitent église, mosquée et synagogue (aujourd’hui occupée par le Centre culturel français), vaut lui aussi d’y flâner une heure ou deux…
Jour 2: Dans le quartier des créateurs C’est depuis l’hôtel Albergo, un Relais & Châteaux au charme suranné, que l’on part prendre le pouls de la ville à pied. Au coeur du quartier chrétien d’Achrafieh, marquez l’arrêt rue Monnot à la boutique du Domaine des Tourelles, première propriété viticole du Liban. Secteur chic et partiellement classé de la ville, Achrafieh déploie pléthore de petites boutiques bio ou de créateurs. Après un déjeuner de mezze au restaurant Abdel Wahab, descendez vers Beit Beirut, un centre culturel installé dans un immeuble de 1924 qui porte les stigmates de la guerre. Au programme, des expositions, des résidences d’artistes et d’accueil de chercheurs, des spectacles de danse… En remontant ensuite vers le musée d’art moderne Nicolas Sursock, faites une pause rafraîchissante chez Hanna Mitri, le meilleur glacier de la ville.
Jour 3: gourmandises Cap sur le marché du week-end, à deux pas du centre-ville. Rendez- vous des foodistas beyrouthins, le souk El Tayeb a été créé en 2004. Ce marché communautaire de producteurs locaux, amorcé avec quatre marchands, en compte désormais 106. Puis filez chez Tawlet, la cantine bio du quartier voisin de Mar Mikhael ! Sur de grandes tablées en bois, on partage « à manger, pas la guerre », selon le leitmotiv de son fondateur, Kamal Mouzawak. Des cuisinières de différentes communautés proposent leurs plats sous forme de buffet. Au dîner, continuez sur cette lancée : Johnny Farah vous attend près de la place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth. Lux, sa table de cuisine méditerranéenne, est d’une fraîcheur incomparable. Optez ensuite pour une promenade le long de la corniche parsemée de jolies boutiques. Moment idéal ? Juste avant le coucher du soleil sur le fameux rocher de la grotte aux Pigeons, face au quartier de Raouché.
Le miel de cèdre
Entre 800 et 2 200 mètres d’altitude, trois forêts de cèdres millénaires s’épanouissent. La Réserve de biosphère du Chouf, classée par l’Unesco, propose des activités écotouristiques ainsi que des produits ruraux à la vente. Ne repartez pas sans votre pot produit dans les ruches d’altitude. De l’or liquide.
Carnet de voyage
A quatre heures de Paris et avec une heure de décalage horaire, Beyrouth se révèle une halte idéale et dépaysante pour un court séjour entre mer et montagne. Aya Désirs du monde, tour-opérateur spécialiste du Liban, propose un package « 72 heures à Beyrouth » à partir de 1 089 € TTC par personne en chambre double. Inclus : vol A/R sur Transavia, 2 nuitées à l’hôtel Relais & Châteaux Albergo avec petit déjeuner, 1 nuitée à la maison d’hôtes de charme Bouyouti avec petit déjeuner.